La première fois que le bouton "marche/arrêt" a montré des signes de faiblesse, j'ai su qu'il était inéluctable que l'on en arrive là. J'ai retardé l'échéance, encore et encore. Jusqu'à ce que ce petit mécanisme ne réponde absolument plus, me forçant à une gestion rigoureuse de la batterie afin que jamais il ne s'éteigne. Mais voilà. La date fatidique de la fin de la garantie approchait. Je devais prendre une décision. Difficile. Tragique. C'est hier que j'ai fini par admettre la triste réalité: j'allais devoir rentrer mon iPhone à la réparation.
Une angoisse profonde m'a alors submergé. J'ai senti mon coeur s'emballer et mes tempes cogner. L'heure des multiples backups avait sonné! Photos, vidéos, répertoire, SMS,... je savais pertinemment que tout allait disparaître et je devais faire preuve d'une parfaite minutie dans la sauvegarde de mes données. La manœuvre m'occupait l'esprit. C'était mieux ainsi.
Il a également fallu ressortir celui que l'on appellera "l'Ancêtre". Il avait disparu au fond d'un tiroir, protégé telle une relique, contenant encore des SMS écrits alors que la 3ème saison de Friends n'était pas encore sortie! Il a fallu le dépoussiérer, le nettoyer, le chouchouter... et prier les dieux de la téléphonie pour que le branchement au jus électrique ranime son petit coeur éteint. Les premières secondes après la connexion ont été longues de silence. Mais quel sourire sur mon visage lorsque son corps chétif a exulté d'une vibration chaotique, intense. J'allais pouvoir rester (partiellement!) connecté au monde moderne. Ouf!
J'ai laissé mon iPhone soupirer ces derniers pourcents de vie et je l'ai regardé me saluer de sa pomme blanche avant de définitivement sombrer dans les ténèbres. J'ai extrait ma carte SIM comme on aurait extrait un rein (ou une rate, ou un foie... encore que je ne sais pas si on extrait souvent les foies). Avec beaucoup d'humilité et de recueillement, je l'ai déposé dans son écrin de naissance que j'avais gardé précieusement. C'était fini. Je souffrais.
Aujourd'hui, le soleil brillait et je ne comprends toujours pas pourquoi. La vie continuait son cours et personne ne semblait se rendre compte de rien. J'avais envie de hurler à tout va: "Mais arrêtez tout! Faites quelque chose! Vous ne vous rendez donc compte de rien? Je vais abandonner mon iPhone pendant...3 SEMAINES!". Mais la foule ne faisait rien de mon regard dépité et de ma mine défaite. Comme si cette épreuve n'était pas suffisante, il a fallu que j'achète mon bijou dans la cité carolorégienne. Inévitablement, j'ai dû traverser la ville-champ-de-guerre jusqu'à la boutique Mobistar, lieu de la dernière onction.
On m'explique alors, avec une froideur qui me déplaît particulièrement, que mon appareil va être renvoyé chez Apple pour vérification, que toutes les données seront effacées et qu'après une série d'étapes dont je n'ai cure (ou dont je me tamponne allègrement, c'est selon.), on attesterait de sa mort et m'en procurerait un neuf. Je n'ai pas eu le coeur à demander si l'on ne pouvait pas m'en donner un neuf tout de suite... non, pas comme ça, pas sur son corps encore chaud. Il faut un deuil. C'est comme ça. Je ne félicite pas la charmante blondasse qui, dans l'irrespect le plus total, a tenté de me débaucher de chez mon opérateur et de me faire souscrire un abonnement "Dauphin". Nan mais oh! J'ai une gueule de dauphin moi? Bref...
Voilà 24h que je n'ai plus d'iPhone. Le manque n'est pas encore trop présent. Pour l'instant, j'essaye de combler son absence en jouant avec le T9, en relisant mes anciens brouillons, en essayant de configurer les MMS sur l'Ancêtre... mais je ne me leurre pas! Je sais que les moments les plus difficiles restent encore à venir...
J'ai peur.
Il fait froid.
Quelle est cette lueur que je vois, là-bas, au bout du tunnel...?
Affaire à suivre...
mercredi 10 octobre 2012
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