Le 8ème jour a été terriblement angoissant. C'est le moment du sevrage où l'on commence à s'habituer à l'absence sans être complètement sorti d'affaire. Une sorte d'état psychotique caractérisé par une profonde détresse, mêlée d'une étrange paranoïa. Être ou ne pas être... sans son iPhone... telle était ma question...
Je me suis réveillé dans les horribles sueurs d'un vilain cauchemar qui me plongeait dans les abysses d'un monde où Kelly (la vendeuse de chez Mobistar Charleroi qui trouvait que j'avais une gueule de dauphin... je résume hein...) m'avait annoncé que mon iPhone avait été perdu et que jamais, JAMAIS il ne m'en reviendrait un autre. Par précaution, je vous passe la suite du cauchemar (qui impliquait notamment Kelly et une demi douzaine de parpaings...).
Quand je suis sorti de la maison, encore sous le choc de cette affreuse illusion, j'ai croisé un groupe d'étudiants, tout proche de ma voiture, en train de roucouler devant un iPhone 5 tout neuf. Ils m'ont regardé avec du mépris dans les yeux! Si! Je l'ai senti! Et ils disaient: "Han! Regarde le looser là! Pfff! Il a pas d'iPhone". Je me suis enfui. Démarrage en trombe. Loin des mes yeux, satan! Et comme si cela ne suffisait pas, le gentil présentateur de la radio annonce un fabuleux concours dont le premier prix est, je vous le donne en mille... un iPhone 5!
Pris de convulsions, je me décide alors de brancher ma playlist "Rester zen quand on a plus d'iPhone" composée de morceaux de Enya, de Richard Clayderman et de quelques extraits de la compilation Douwe Egbert "Ontspanning en relaxie" (oui, chez moi, les CD Douwe Egbert sont toujours en néerlandais, allez comprendre!). A peine parviens-je à trouver un peu de sérénité qu'un énorme panneau publicitaire sur l'autoroute me hurle que l'iPhone 5 est à présent disponible dans votre magasin Mobistar.
Je me mets alors à délirer. Qui sont ces gens qui me torturent? Suis-je dans un remake du Truman Show? Des téléspectateurs sont-ils en train de m'observer dans ma détresse? Qu'est-ce qui m'attend au tournant? A mon arrivée au boulot, y aura-t-il de minuscules Oopa Loompas avec d'énormes costumes d'iPhone qui me chanteront une chanson pénible? Mon coeur s'agite.
La journée se passe bien jusqu'à ce que je reçoive un message SMS exclusivement composé de carrés. Interloqué, je renvoie à mon destinataire une marque d'étonnement. J'ai alors droit à : "Ben quoi? T'as désinstallé les émoticônes de ton iPhone?". Je ne prends pas la peine de répondre et, après avoir avalé mon duo gagnant Xanax-Prozac, je me décide à aller au sport pour courir un peu.
A la salle de sport, je me défoule alors sur mon tapis de course. Mes oreillettes sont reliées à mon vieil ami l'iPod Touch dont la batterie est complètement déchargée et qui ne sert donc à rien d'autre qu'à indiquer au tout venant que j'ai juste envie que l'on me fiche la paix. Un brave blondinet qui courait juste à côté ne semble pas comprendre. Il m'adresse un petit signe auquel je me décide à répondre malgré mon humeur du jour. Sait-on jamais. S'engage alors une pseudo discussion très urbaine tournant autour des habituels "Vous êtes nouveaux? Vous aimez courir? Vous avez un objectif?" et bla bla bla que je passe le temps comme je peux. C'est au détour d'une phrase anodine que se découvre l'effronté...
Le petit être sort de sa poche un iPhone et m'explique, avec les intentions les plus louables, qu'il est très agréable de pouvoir suivre sa progression avec ce genre d'appareil, à l'intérieur comme à l'extérieur. Ne sachant pas comment réagir (et voyant mon rythme cardiaque dépasser les 170), je reste muet de déconvenue. Pauvre ignorant, l'homme se permet alors de fixer mon Ancêtre et de lancer, avec un sourire moqueur: "Ah, c'est pas avec ça que ce serait possible".
C'en était trop! Il fallait que ça s'arrête. Je voulais ma vengeance. C'est ainsi que j'ai rassemblé toute l'impudence du fond de mes entrailles, tout le dédain enfoui en moi. Je lui ai tendu mon bras pour qu'il fixe mon poignet et voit mon bracelet Nike+ FuelBand (C'est quoi un Nike+ FuelBand? Tout est ici). Et de lui dire: "Oh, pas besoin de ça. Avec mon FuelBand je n'ai même plus besoin d'un iPhone pour suivre mes performances...". J'ai vu sa mine déconfite s'abattre sur cette petite pièce de technologie et baver d'admiration. J'ai mis la cerise sur le gâteau lorsqu'à la question "On trouve ça où?", j'ai pu répondre: "Oh, on ne le vend qu'aux Etats-Unis pour l'instant, je l'ai ramené de mon dernier voyage à New-York". Et tac! Dans les dents Forest Gump!
Moi, j'ai un bracelet Nike+ Fuel Band, j'ai pas d'iPhone, et je t'emmerde.
Voilà.
PS: Et arrêtez de me regarder comme ça. Non mais ho!
jeudi 18 octobre 2012
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